Archive pour mars 2007

Vie et Mort des langues

dimanche 18 mars 2007

L’Etat parvient rarement à imposer à une population une langue dont elle ne veut pas ou plus.

Les langues évoluent, naissent et meurent, en fonction des besoins de leurs locuteurs.

A l’instar de l’écologie qui présente les différents niveaux de la vie comme une série d’emboîtements allant de la cellule à l’écosphère, les langues du monde peuvent être représentées comme un système « gravitationnel ».

La clef de voûte de ce dernier est aujourd’hui l’anglais, langue « hypercentrale » autour de laquelle gravitent une dizaine de langues « supercentrales ».

Cent à deux cents langues « centrales », liées aux « supercentrales » par les locuteurs bilingues, sont à leur tour le pivot de la gravitation de 4 à 5 000 langues « périphériques ».

Toutes ces langues n’ont donc pas le même poids, la même force, le même avenir.

Celui-ci étant incertain pour la grande majorité d’entre elles, on se mobilise de plus en plus pour les protéger.

Les langues, comme les bébés phoques ou les baleines, sont considérées comme des espèces menacées, mais, ces inquiétudes ne concernent pas seulement les langues « périphériques ». Elles se manifestent aussi à propos de langues de grande diffusion, hyper ou supercentrales, comme l’anglais ou le français.

Ainsi, aux Etats-Unis, des organisations comme US English, US First ou Save Our Schools militent pour que l’anglais soit reconnu comme la seule langue officielle du pays, s’opposant au bilinguisme que laisse présager les migrations importantes d’hispanophones.

En France, la loi du 4 août 1994 (dite «loi Toubon») a tenté de réglementer l’usage de la langue française en luttant contre les emprunts.

Une peur irréfléchie face aux emprunts,

La pureté de la langue est un mythe, qui condamne à l’immobilisme. Le latin de Cicéron est peut-être une langue pure, mais plus personne ne le parle et l’on pratique aujourd’hui, sous des noms divers (italien, espagnol, roumain, français, catalan, etc.) des latins différents, qui ont évolué au fil de l’histoire.
Ce mythe, cette volonté de protection, témoignent d’une peur irréfléchie face au changement, aux emprunts, à l’évolution, comme si seule la stabilité pouvait garantir l’identité.

Dès lors, jusqu’où peuvent ou doivent aller les politiques linguistiques de protection des langues?….

Est-il possible de maintenir en survie, par une sorte d’acharnement thérapeutique ou de mise sous perfusion, des formes linguistiques abandonnées par leurs locuteurs?…
Bien sûr, certaines politiques linguistiques ont été des succès.

Ata Türk a pu, de façon autoritaire, réformer l’orthographe du turc, supprimer de son lexique les emprunts à l’arabe et au farsi.

L’Indonésie s’est donné une langue d’unification, le bahasa.

Mais ailleurs, les choses ont été moins simples. La politique d’arabisation en Algérie se heurte toujours à de grandes difficultés, et les tentatives de Sékou Touré de faire de la Guinée un pays officiellement plurilingue ont été un énorme échec.

«Guerre des langues» : une métaphore commode,

En fait, une politique linguistique ne réussit que lorsqu’elle va dans le sens que la pratique sociale a esquissée, et ne parvient que rarement à imposer à une population une langue ou une réforme dont elle ne veut pas.

On peut donc se demander s’il est possible de défendre (ou de sauver) une langue dont les locuteurs ne veulent plus. Car ce n’est pas alors la langue qui est en cause mais la valeur que ses locuteurs lui attachent. La politique linguistique ne peut pas les ignorer.
Une langue en effet ne disparaît pas seulement parce qu’une autre langue la domine, mais aussi et peut-être surtout parce que les citoyens acceptent ou choisissent de l’abandonner, de ne pas la transmettre à leurs enfants. La «guerre des langues» est une métaphore commode, mais les langues, elles-mêmes, ne peuvent pas se faire la guerre. Ce sont les êtres humains qui luttent, s’opposent ou composent. Et nous pouvons suivre leurs relations conflictuelles à travers les relations entre leurs langues.
Pour un linguiste, la disparition d’une langue est toujours regrettable, mais les langues ne sont pas des objets d’art. Elles appartiennent à ceux qui les parlent et changent tous les jours, s’adaptent à leurs besoins: elles doivent servir les hommes et non l’inverse. Car les langues évoluent sans cesse, dans leurs formes et dans leurs rapports. Et si les unes meurent, d’autres naissent, souvent sous nos yeux.
Depuis la chute du mur de Berlin et l’éclatement de la Yougoslavie, de nouveaux Etats sont apparus et, avec eux, de nouvelles langues sont en train de s’affirmer: le bosniaque, le serbe, le croate, que l’on considérait il n’y a guère comme une seule langue, le serbo-croate. Leurs locuteurs, pour mieux marquer leur identité, sont en train d’accentuer et de durcir les différences qui ne reposaient que sur quelques dizaines de mots. De la même façon, la division de la Tchécoslovaquie en Tchéquie et en Slovaquie va faire du tchèque et du slovaque des langues de plus en plus éloignées.
En Afrique francophone, l’appropriation de la langue officielle, le français, se manifeste dans l’émergence de formes locales: on ne parle pas tout à fait le même français au Sénégal et au Gabon, au Niger et en Côte-d’Ivoire.

Ces différences pour l’instant légères préfigurent peut-être un éclatement à venir du français qui deviendrait la «langue mère» d’une nouvelle génération de parler, comme le latin est la langue mère des langues romanes. Il en va de même de l’anglais, de l’arabe, de l’espagnol.

On ne parle pas tout à fait la même langue à Madrid et à Buenos Aires, à Londres et à Bombay, et pas du tout à Rabat et à Ryad. Car la fonction des langues a des retombées sur leur forme.

Sur les marchés africains, dans les capitales, les langues véhiculaires qui assurent la communication commerciale se différencient lentement de leurs variantes vernaculaires: le wolof de Dakar n’est plus le même que celui des paysans, le bambara de Bamako n’est pas semblable à celui de Ségou, situé à 230 km de la capitale.
Aux XVIIe et
XVIIIe siècles, dans des conditions différentes, des créoles étaient apparus, solution linguistique à un problème de communication rencontré par les esclaves de langues différentes importés vers les îles de l’océan Indien ou des Caraïbes.

A partir de langues européennes comme l’anglais, le français ou le portugais, ils créèrent des langues aujourd’hui différenciées: un Mauricien, un Haïtien et un Guyanais ne se comprennent pas, même si leurs langues ont un ancêtre commun, le français.

Demain peut-être, les enfants de migrants parleront, à côté de la langue de leur pays d’accueil, un turc d’Allemagne ou un arabe de France, différent de celui du pays d’origine.

L’anglais en voie de diversification rapide,

L’anglais pourrait ainsi ne pas échapper à ce processus. Sa domination mondiale est aujourd’hui un fait indiscutable, et à moyen terme durable.

Mais l’histoire nous montre que plus une langue se répand sur un vaste territoire, plus elle tend à se diversifier. Ce qui est arrivé au latin arrivera peut-être à l’anglais. De ce point de vue, le paysage linguistique mondial va bien évidemment se modifier dans les prochains siècles. De nombreuses langues, aujourd’hui parlées par quelques personnes, sont en train de disparaître, de nouvelles langues apparaissent ou apparaîtront. C’est-à-dire que, dans le modèle gravitationnel esquissé plus haut, les langues et leurs fonctions vont se modifier, que la langue hypercentrale ou les langues supercentrales pourront changer, que certaines langues périphériques pourront devenir centrales, et vice versa. Car, pas plus que l’Histoire, l’histoire linguistique ne s’arrête avec le présent, elle se poursuit, elle est à tout moment mue, travaillée par les pratiques des locuteurs.

Jean-Louis Calvet, professeur de socio-linguistique à l’Université de la Sorbonne (Paris).

Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages (traduits dans une dizaine de langues), parmi lesquels Pour une écologie des langues du monde (Plon, 1999), La Guerre des langues (réédité en 1999 chez Hachette), Les politiques linguistiques (PUF, 1996), Histoire de l’écriture (Plon, 1996) et L’Argot en vingt leçons (Payot, 1994).

En 1693, alors qu´aux succès du règne de Louis XIV a succédé une période difficile, où la France dut faire face à l´Europe liguée contre elle.

Charpentier proclame, dans sa Réponse au discours de réception de La Bruyère à l´Académie : Discours prononcé dans la séance publique le 15 juin 1693 en réponse à celui de M. de La Bruyère, reçu à la place de M. l’abbé de La Chambre, le 15 juin 1693.

PARIS LE LOUVRE

« Il y a une certaine fatalité qui joint ordinairement ensemble l´excellence des armes et celle des lettres, et qui fait que la langue des peuples est dans sa plus haute splendeur sous les règnes de leur plus grand rois, la supériorité de votre puissance, ( il s´adresse à Louis XIV ) a déjà rendu le français, la langue dominante de la plus belle partie du monde.

Tandis que nous nous appliquons à l´embellir, vos armes victorieuses la font passer chez les étrangers, nous leur en facilitons l´intelligence par notre propre travail,et vous la leur rendez nécessaire par vos conquêtes, l´étendue de la langue française est digne de la noblesse de son origine. Elle passe les limites du royaume. Elle ne se borne ni par les Pyrénées et les Alpes, ni par le fleuve du Rhin. On entend le français dans toute l´Europe.

La langue française possède à Paris son Académie, mais elle a dans les autres Etats des écoles et des maîtres qui l´enseignent ; elle est connue dans toutes les cours, les princes et les grands la parlent, les ambassadeurs l´écrivent, et le beau monde en fait une mode, et un air de politesse, aujourd´hui, il y a peu de personnes de louable qualité, qui ne prennent plaisir à l´exercice de cette langue, elle est de toutes les langues, celle qui exprime avec le plus de facilité, de netteté et de délicatesse, tous les objets de la conversation des honnêtes gens, et par là, elle contribue, dans toute l´Europe, à l´un des plus agréments de la vie, il faut revenir à la langue française quand on veut converser, moins diffuse que toute autre, moins difficile à prononcer, elle n’exige ni une abondance de mots ni des efforts de gosier pour donner du corps aux pensées…. »

Thomas Mann, Prix Nobel de littérature (1929) se plaisait à dire, « Parler français, c’est plus que parler… »

Andorre se pare des couleurs de la France

dimanche 11 mars 2007

M. Abdou Diouf célébrera la Journée internationale de la Francophonie, le 20 mars, dans la principauté d'Andorre, accueillie par le Sommet de la Francophonie à Bucarest en septembre 2006 comme membre de plein droit de l'Organisation internationale de la Francophonie, après y avoir siégé comme membre associé depuis 2004.
Une occasion pour faire découvrir ce pays aux francophones des cinq continents et de faire connaître la Francophonie dans sa dimension internationale aux Andorrans.
Le 20 mars, le Secrétaire général rencontrera à Andorra la Vella les plus hautes autorités, avant de donner une conférence sur la Francophonie, à 19 heures, à l'amphithéâtre de Prada Casadet.
Il assistera dans la soirée au concert de l'artiste sénégalais Ismaël Lô qui se produira avec son orchestre à l'Auditorium national d'Andorre à Ordino.
Message du Secrétaire général de la Francophonie à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie 2007

« Vivre ensemble, différents »

C’est en ces termes que nous avons choisi de célébrer, ce 20 mars, la Journée internationale de la Francophonie. Car ces mots sont là pour nous rappeler tout ce qui nous rapproche, mais aussi tout ce qui nous sépare, pour nous rappeler ces différences précieuses qui font la diversité et la richesse de la communauté francophone, mais aussi ces différences intolérables qui fondent l’action de la Francophonie.

Que cette Journée soit l’occasion, pour tous, partout, sur les cinq continents, de fêter la langue française qui nous offre la chance formidable de communiquer par-delà les frontières et les océans, de nous rencontrer, d’entrecroiser nos cultures, nos traditions, nos imaginaires. Cette langue que nous avons en partage est à la fois une et plurielle, parce qu’elle appartient à tous les francophones, parce que tous les francophones la fécondent aux accents de leur propre langue et de leur propre culture. Que cette Journée soit donc l’occasion de voir s’exprimer avec éclat la littérature francophone, la chanson francophone, le cinéma francophone, la création francophone !

Que cette Journée soit l’occasion, également, de garder à l’esprit que la langue française nous rassemble pour servir ces valeurs que sont la solidarité, l’équité, la paix. Ayons à l’esprit que la Francophonie réunit des pays parmi les plus industrialisés et des pays parmi les moins avancés, qu’elle réunit des pays où tous ont accès à l’éducation, à la formation, aux technologies les plus modernes de l’information et de la communication et des pays où les enfants ne connaissent pas même le droit à l’alphabétisation, des pays en paix et des pays en situation de crise ou de conflit meurtrier. Et ce sont bien ces différences intolérables qui justifient notre volonté d’agir, et de dénoncer sans cesse !

Que cette Journée soit donc l’occasion pour les plus favorisés d’entre nous d’avoir une pensée pour les plus défavorisés.

Qu’elle soit l’occasion d’exprimer notre solidarité, notre amitié, notre fraternité !

Fêtons, ensemble, ce qui nous rapproche !

Vivons ensemble, solidaires, ce qui nous sépare !

Vivons et fêtons, ensemble, la Francophonie !

Julien Clerc en concert le jeudi 3 mai 2007

jeudi 1 mars 2007

Julien ClercJulien Clerc sera en concert au "Pavello Prat Gran" à Escaldes-Engordany le jeudi 3 Mai 2007.

Une organisation Comu d'Escaldes-Engordany / Aliança Andorrano-Francesa
avec la collaboration du Centre Commercial ESCALE

La politique sanitaire en Europe – Mardi 17 avril à 20h15

jeudi 1 mars 2007

« La politique sanitaire en Europe ». par Messieurs Jacques PAGES, Docteur de l'Université Paris II – Chargé de cours à la Faculté de droit de Montpellier. et Jacques VIALLA – Directeur du Centre Européen d'Études et de Recherches, Droit et Santé / Faculté de Droit de Montpellier.

« Le Graal en Catalogne » – Mardi 27 mars 2007 à 20h15

jeudi 1 mars 2007

« Le Graal en Catalogne » par Michel ADROHER . Ancien professeur au Lycée Comte de Foix d’Andorre la Vieille, Maître de conférences à l’Université de Perpignan où il enseigne la littérature médiévale. Il est l’auteur d’une thèse de doctorat portant sur la « Storia del Sant Grasal » -1380, version catalane de la « Queste del Saint Graal » – 1225.

La Môme – Jeudi 26 avril au Théatre Communal d'Andorre la Vieille.

jeudi 1 mars 2007

La Môme
L'alliance Andorrano-Française organise le jeudi 26 avril à 22h la
projection du film "La Môme" au Théatre Communal d'Andorre la
Vieille.

Collaboration : Comu d'Andorre la Vieille – Grands Magasins PYRENEES – Parfumeries GALA

Ventes anticipées au Syndicat d’Initiative d’Andorre La Vieille
Date de sortie : 14 Février 2007
Réalisé par Olivier Dahan
Avec Marion Cotillard, Jean-Pierre Martins, Gérard Depardieu
Film français.
Genre : Biopic, Musical, Drame
Durée : 2h 20min.
Année de production : 2006
Distribué par TFM Distribution

Synopsis

De son enfance à la gloire, de ses victoires à ses blessures, de Belleville à New York, l'exceptionnel parcours d'Edith Piaf. A travers un destin plus incroyable qu'un roman, découvrez l'âme d'une artiste et le coeur d'une femme. Intime, intense, fragile et indestructible, dévouée à son art jusqu'au sacrifice, voici la plus immortelle des chanteuses…