En l'honneur de la journée Internationale de la Francophonie, nous vous proposons ces quelques réflexions,
Nous vous invitons à les lire, ainsi, éventuellement vous pourrez nous faire part de vos commentaires personnels.
« Parler français, c’est plus que parler… » Thomas Mann ( Prix Nobel de littérature en 1929 ).
Les langues demeurent le seul outil qui permette de communiquer, c’est-à-dire de dialoguer et de se comprendre, que ce soit par écrit, oralement ou via le cyberespace.
De l´avis des linguistes, il parait essentiel, de se préoccuper tout d’abord de nos langues maternelles qui sont avant tout, l’instrument indispensable à notre expression orale et au dialogue.
Puis nous dirons qu’il convient d’apprendre une ou plusieurs langues de voisinage, car on peut supposer que c’est normalement, avec ses proches voisins qu´on a le plus d´échanges, qu’ils soient, politiques, commerciaux , sociaux, culturels, sportifs ou touristiques, c’est donc par conséquent en priorité leur langue que nous pourrions péjorativement qualifier de langues limitrophes, qu’il convient de maîtriser, et ce, pour bien connaître leurs besoins et leurs aspirations, également, pour pouvoir apprécier leur culture et leurs valeurs.
Enfin, dernier point, il est conseillé de se doter de l’apprentissage d’une langue internationale, l’anglais par exemple est recommandé, cette langue aujourd’hui indiscutablement et à moyen terme durablement, s’affirmant être la langue de communication la plus utilisée au niveau mondial.
Cette conception de l’apprentissage des langues s’identifie au plurilinguisme, or, le plurilinguisme, peut-être un élément capital de la diversité culturelle, c´est une condition essentielle de l'émergence d'une conscience européenne et d'une citoyenneté européenne active.
Il est l'accompagnement nécessaire du respect des personnes, condition absolue du développement individuel et professionnel de chacun, indispensable pour rendre aisée la circulation des personnes au sein des pays européens, il devient ainsi, incontournable par exemple pour l´accès au marché du travail.
Enfin, par voie de conséquence, fatalement, le plurilinguisme est une des composantes indissociables des actions menées pour favoriser l'enseignement du français, bien évidemment en priorité dans les pays européens puis au niveau mondial.
Mais revenons à la langue française, thème de notre réflexion.
Plusieurs organismes comme par exemple, l’Organisation intergouvernementale de la Francophonie, travaillent de manière complémentaire à la valorisation et à la promotion de la langue française à l’étranger.
L’Alliance française, qui s’est donnée pour mission de développer l’enseignement de la langue française et le goût des cultures francophones partout dans le monde, en est partenaire, ainsi que récemment la Principauté d'Andorre.
La langue française continue d’occuper sur l’ensemble de la planète, une place importante malgré le pessimisme justifié de certains.
Le français est en effet au 9ème rang des secondes langues parlées dans le monde, il demeure une langue de travail au sein des organisations internationales et il bénéficie d’une image très positive liée aux valeurs et à la culture françaises.
En fait, une politique linguistique ne réussit que lorsqu’elle va dans le sens que la pratique sociale locale du pays a esquissée, et elle ne parvient que rarement à s’imposer à une population qui ne la désirerait pas.
On peut donc se demander s’il est possible raisonnablement, de défendre et d’étendre une langue dont les habitants du pays concerné, ne veulent plus ou ne veulent pas.
Car ce n’est pas alors la langue qui est en cause mais la valeur que ses locuteurs lui attachent.
Une langue en effet ne disparaît pas seulement parce qu’une autre langue la domine, mais aussi et peut-être surtout, parce que les citoyens acceptent ou choisissent de l’abandonner et surtout de ne pas la transmettre à leurs enfants et ce pour diverses raisons, situation que nous rencontrons dans la Principauté, celle-ci, pouvant être liée à un problème démographique dû à la présence importante des communautés de résidents espagnols et portugais, pour lesquelles, la langue française ne leur est pas indispensable, que ce soit dans leur secteur professionnel ou dans leur vie privée.
La « guerre des langues » est une métaphore commode, mais les langues, elles-mêmes, ne peuvent pas se faire la guerre.
Ce sont les citoyens, qui luttent, et s’opposent, nous ne pouvons pas suivre leurs relations conflictuelles à travers uniquement les relations entre leurs langues.
S´ils veulent être préparés à faire face à l´avenir, nos jeunes élèves inscrits dans un des trois systèmes d'éducation qui leur sont proposés dans la Principauté, doivent absolument comprendre et parler le français, maîtriser cette langue, les aidera à être encore plus compétitifs dans les domaines techniques et commerciaux ; nés dans un monde de mobilité et de diversité, disposant d´une grande capacité d´apprentissage, ils ont le devoir d´acquérir les compétences de communiquer certes dans leur langue maternelle, mais surtout, il leur faut recentrer aujourd´hui leurs efforts sur l´apprentissage de langues de voisinage et de langues internationales, comme entre autre le français.
Savoir communiquer avec d’autres cultures deviendra de plus en plus une compétence élémentaire de base comme la lecture, l’écriture, le calcul et l’usage des nouvelles technologies, au seuil de ce 21ème siècle, la mobilité et le pouvoir d’adaptation s’imposent.
Il faut absolument abandonner l´idée qu’un pays est en principe monolingue et qu’une seule langue internationale permet à tout le monde de communiquer, en réalité, l’Europe et chacun de ses pays membres est un univers multilingue.
Donc par conséquent, parler plusieurs langues, est devenu la norme à l’échelle mondiale, communiquer par-delà les frontières est une option obligatoire. Face à ce défi, il est nécessaire d´avoir des outils adéquats, les langues et les savoir-faire internationaux sont désormais plus importants que jamais.
Défendre la langue française, c´est se donner un puissant moyen de rencontre, car cette langue, non seulement nous la vivons entre nous, comme un gage de solidarité, mais aussi je pense que nous l´offrons aux autres, nous l´offrons aux non francophones pour que chaque langue, pour que chaque communauté linguistique puisse, en s´affirmant et en se rencontrant, témoigner et rendre compte chacune respectivement de ses propres richesses culturelles. Thomas Mann, Prix Nobel de littérature (1929) se plaisait à dire, « Parler français, c’est plus que parler… »
Défendre la langue française, c´est défendre le plurilinguisme, c´est défendre l´ensemble des communautés linguistiques, c´est défendre le dialogue des cultures.
Les normes dans le domaine de la diversité culturelle sont, la liberté, la libre circulation des idées par les mots et par l´image, l´ouverture des frontières, la circulation des œuvres et des artistes, l´accès le plus large aux nouvelles technologies, toutes ces conditions semblent être remplies et appliquées .
La solidarité, la coopération, la tolérance, l´acceptation de l´Autre dans ses modes de pensée, le respect des langues partenaires, la volonté de dialogue et d´échanges forment l´ensemble d'une autre partie qu'il convient de renforcer.
La disparition de l´apprentissage ou du bien parlé d’une langue est toujours regrettable, mais les langues ne sont pas des objets d’art, elles appartiennent à ceux qui les parlent et elles doivent progresser tous les jours, en s’adaptant aux besoins locaux, sachant, qu’elles doivent servir les hommes et non l’inverse.
Jacques Carcy